Le millésime 2022 au Manoir de la Tête Rouge

Au Manoir de la Tête Rouge comme ailleurs, ce millésime 2022 a été marqué par des épisodes météorologiques extrêmes, par un climat très perturbé.

A l’heure où les jus sont en cave, je prends ici le temps de vous raconter en quelques mots ce qui a dessiné ce millésime 2022, avant de vous revoir sur les salons !


L’année 2022 a démarré sous le signe de la douceur en hiver, avec déjà, un manque d’eau. Nous avons eu très rapidement des temps trop cléments. La vigne, et la végétation dans son ensemble, ont démarré un peu tôt.

Un gel sans conséquence… cette année !

Sur le Puy-Notre-Dame, j’ai un peu de chance car je suis sur un secteur qui n’est pas très gélif pour l’instant. En 2016 et 2017, j’ai perdu 25 à 30 % de la récolte, dû au gel. Mais aujourd’hui, j’ai décidé de ne pas agir contre le gel. Aller brûler de la paraffine, issue du pétrole, dans les vignes, je ne vois pas l’intérêt. La paille, on sait que ça ne marche pas très bien. Le gaz, n’en parlons même pas ! Peut-être les éoliennes… Mais pour l’instant, j’ai surtout décidé de ne rien faire.

En 2022, pas de conséquences du gel pour nous : les vignes n’étaient pas encore tout à fait débourrées. Les bourgeons commençaient à pointer mais très légèrement, ils étaient encore dans le coton. On a eu très peur, on a eu quelques bourgeons qui ont brûlé par la suite mais on a eu plus de dégât par la suite, par la chaleur et la brûlure.

Le printemps s’entame, et toujours pas d’eau, depuis janvier.

Coups de chaud et stress hydrique

L’été 2022 s’est avéré très compliqué, à cause de 2 facteurs : la sécheresse et les coups de chaud. Si la vigne a les pieds au frais, si elle a un système hydrique qui fonctionne, elle peut absorber les coups de chaud. Sauf que cette année, en plus des gros pics de chaleur, on avait un manque d’eau.

Certaines parcelles ont souffert. Sur les argilo-calcaires, les sols typiques du Saumurois, on a du tuffeau, une craie qui a de grosses réserves en eau. Là, les vignes se sont plutôt bien maintenues. Mais ça a été plus compliqué sur les dalles d’argile, qui se sont rétractées, ou les sables, avec pas assez de réserves d’humus et d’eau.

Le Cabernet Franc, étonnamment, a bien réagi, n’a pas souffert de coups de soleil. Par contre, le Chenin, ça a été beaucoup plus compliqué, il nous faudra dans les millésimes à venir réfléchir à ne pas trop enlever de feuilles, à préserver l’ombre portée… Et 80 % des jeunes plants sont morts après l’été caniculaire, malgré un travail acharné à essayer de les sauver. Un gros travail, mis à la poubelle.

Des pluies bénéfiques pour les vendanges

Et puis, juste avant les vendanges… La pluie ! Ça a détendu la vigne, mais il a fallu beaucoup de temps pour que l’eau revienne dans les raisins, ça a été très lent. On s’est vraiment rendu compte du déficit hydrique hallucinant dans le sol. Donc l’eau a effectivement déstressé… tout le monde !

On a eu beaucoup de sucres, forcément, mais avec des maturités phénoliques pas forcément tout à fait abouties. Les tannins ont été produits en masse par les raisins pour lutter contre la canicule, contre les effets du stress. Donc aujourd’hui, je suis sur des vinifications douces, sur de la légèreté, avec des macérations semi-carboniques, de la grappe entière…

On essaie, on verra ce que ça donne ensuite en sortie d’élevage !

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Le millésime 2022 au Manoir de la Tête Rouge
Appellation

Commentaire de dégustation

Accords Mets & Vins

Dégustation

Production

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Vinification

Au Manoir de la Tête Rouge comme ailleurs, ce millésime 2022 a été marqué par des épisodes météorologiques extrêmes, par un climat très perturbé.

A l’heure où les jus sont en cave, je prends ici le temps de vous raconter en quelques mots ce qui a dessiné ce millésime 2022, avant de vous revoir sur les salons !


L’année 2022 a démarré sous le signe de la douceur en hiver, avec déjà, un manque d’eau. Nous avons eu très rapidement des temps trop cléments. La vigne, et la végétation dans son ensemble, ont démarré un peu tôt.

Un gel sans conséquence… cette année !

Sur le Puy-Notre-Dame, j’ai un peu de chance car je suis sur un secteur qui n’est pas très gélif pour l’instant. En 2016 et 2017, j’ai perdu 25 à 30 % de la récolte, dû au gel. Mais aujourd’hui, j’ai décidé de ne pas agir contre le gel. Aller brûler de la paraffine, issue du pétrole, dans les vignes, je ne vois pas l’intérêt. La paille, on sait que ça ne marche pas très bien. Le gaz, n’en parlons même pas ! Peut-être les éoliennes… Mais pour l’instant, j’ai surtout décidé de ne rien faire.

En 2022, pas de conséquences du gel pour nous : les vignes n’étaient pas encore tout à fait débourrées. Les bourgeons commençaient à pointer mais très légèrement, ils étaient encore dans le coton. On a eu très peur, on a eu quelques bourgeons qui ont brûlé par la suite mais on a eu plus de dégât par la suite, par la chaleur et la brûlure.

Le printemps s’entame, et toujours pas d’eau, depuis janvier.

Coups de chaud et stress hydrique

L’été 2022 s’est avéré très compliqué, à cause de 2 facteurs : la sécheresse et les coups de chaud. Si la vigne a les pieds au frais, si elle a un système hydrique qui fonctionne, elle peut absorber les coups de chaud. Sauf que cette année, en plus des gros pics de chaleur, on avait un manque d’eau.

Certaines parcelles ont souffert. Sur les argilo-calcaires, les sols typiques du Saumurois, on a du tuffeau, une craie qui a de grosses réserves en eau. Là, les vignes se sont plutôt bien maintenues. Mais ça a été plus compliqué sur les dalles d’argile, qui se sont rétractées, ou les sables, avec pas assez de réserves d’humus et d’eau.

Le Cabernet Franc, étonnamment, a bien réagi, n’a pas souffert de coups de soleil. Par contre, le Chenin, ça a été beaucoup plus compliqué, il nous faudra dans les millésimes à venir réfléchir à ne pas trop enlever de feuilles, à préserver l’ombre portée… Et 80 % des jeunes plants sont morts après l’été caniculaire, malgré un travail acharné à essayer de les sauver. Un gros travail, mis à la poubelle.

Des pluies bénéfiques pour les vendanges

Et puis, juste avant les vendanges… La pluie ! Ça a détendu la vigne, mais il a fallu beaucoup de temps pour que l’eau revienne dans les raisins, ça a été très lent. On s’est vraiment rendu compte du déficit hydrique hallucinant dans le sol. Donc l’eau a effectivement déstressé… tout le monde !

On a eu beaucoup de sucres, forcément, mais avec des maturités phénoliques pas forcément tout à fait abouties. Les tannins ont été produits en masse par les raisins pour lutter contre la canicule, contre les effets du stress. Donc aujourd’hui, je suis sur des vinifications douces, sur de la légèreté, avec des macérations semi-carboniques, de la grappe entière…

On essaie, on verra ce que ça donne ensuite en sortie d’élevage !

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